Créée en 2007 par Hélène Paoli, l’agence Archipelles dessine des espaces élégants et respectueux de l’esprit de chaque lieu et de la personnalité de ses clients, qu’ils soient privés ou issus du monde de l’entreprise. Archipelles conçoit à la fois des habitats privés, des espaces de travail, des restaurants, des boutiques, restituant ainsi à ses clients une histoire qui leur est propre.

Depuis 13 ans, Archipelles compte une grande variété de projets, allant de l’aménagement de 23 000 m² de bureaux aux nouveaux concepts de boutique et de restauration, en passant par des projets résidentiels de 29m² à 250m².

L’univers d’Archipelles est accueillant et les couleurs sont profondes. Le dessin est soigné, les lignes sont maîtrisées. Les matières brutes ou finies sont sélectionnées en fonction de leur usage quotidien. Toujours en quête d’authenticité, Archipelles infuse un esprit « vivant » dans chaque espace en travaillant le bois, la pierre, le métal, et le textile. Chaque détail apporte une réponse à une vision créative globale.

Pensée conceptuelle, dessin pragmatique, détails rigoureux et coordination attentive du programme, Archipelles accorde une exigence particulière à sa relation avec ses clients. L’agence réalise des missions de maîtrise d’œuvre de conception et d’exécution. Son réseau, constitué d’entreprises fidèles, d’artisans locaux et de fabricants industriels reconnus, certifie la haute qualité des réalisations et le respect du calendrier.

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« Ce qui m’intéresse, après la découverte d’un lieu, est l’échange qui précède et accompagne la demande de nos clients. Car cette première étape va déterminer la compréhension des usages et des fonctions, dans leur immédiateté mais aussi dans leur probable évolution. Penser l’ergonomie d’un lieu, anticiper ses fonctionnalités, imaginer son esthétique… c’est cette responsabilité, cette nécessaire prise en considération d’enjeux multiples et parfois contradictoires, qui régit le ou les scénarios de vie que nous allons ensuite écrire avec notre commanditaire. »

Hélène Paoli

 

Pourriez-vous nous raconter votre parcours ? Où avez-vous fait vos débuts ?

Si mes valises se sont posées a Paris au début de mes études, pour ne plus bouger depuis, mon enfance et mes origines ont été bercées par les voyages.

Née à Zurich, la carrière professionnelle de mon père nous a ensuite menés à Sana’a au Yémen, puis à Athènes et enfin à Munich. Chaque séjour a eu une grande influence sur mon caractère et mon travail. Arrivée à Paris, j’ai suivi avec beaucoup de plaisir les cours plutôt académiques de l’Atelier Sèvres. Puis l’enseignement de LISAA, avec une équipe pédagogique attachée aux concepts et ancrée dans les réalités de notre profession, alternant design et architecture d’intérieur avec équité.

 

Vos grands-parents sont grecs. Vous avez grandi dans plusieurs pays. Quelles sont leurs influences sur votre travail ?

Mes grands-parents paternels sont d’origine grecque, leurs parents avaient fui Constantinople, actuelle Istanbul, comme beaucoup de grecs d’Asie mineure au début du 20eme siècle. Mes grands-parents maternels eux ont vécu une grande partie de leur vie en Éthiopie, mon Grand-père était directeur du chemin de fer Franco Éthiopien. On retrouve ce mélange de couleurs, d’ambiances et de matières dans mon travail.

 
De nombreux objets anciens peuplent votre agence. Racontez-nous l’histoire de cette machine à écrire ?

Cette machine est une Underwood, elle appartenait à mon Grand-père paternel. Il me l’avait offert à la création de l’agence. A l’époque elle était comme neuve, mécanicien en dactylographie il savait démonter, nettoyer et remonter n’importe quelle machine à écrire les yeux fermés. Toutes avaient une histoire, de celle conçue par les stars du design comme la Valentine d’Ettore Sottsas à celle qui avait servi au Général de Gaulle pour l’écriture de l’appel du 18 juin.

Pourquoi l’architecture intérieure a-t-elle autant d’importance pour vous ?
Malgré nos nombreux déménagements, et souvent malgré les moyens mis à sa disposition, ma mère a toujours su rendre confortables et jolis les appartements ou maisons dans lesquels nous allions vivre un moment de notre vie, et ce dès le déménagement arrivé.

J’ai grandi dans de jolies maisons, aussi bien chez mes parents que grands-parents. L’intérieur a toujours été important. Ayant eu la chance de vivre dans des pays germaniques j’ai pu voir à quel point leurs logements étaient pratiques et confortables.
En arrivant à Paris, je me suis étonnée qu’on était encore bien loin de ces règles de confort : pratique mais également bien isolé, fonctionnel et moderne. Aujourd’hui ce qui m’importe le plus dans mon métier c’est concilier les deux aspects et ce pour tous les intérieurs de nos vies.
Un intérieur uniquement joli est un échec. Il en est de même de celui qui serait uniquement fonctionnel.

Pour vous, le plus important dans une réalisation est : la praticité ? la poésie ? l’usage ? la fonctionnalité ?
Tous à la fois, ils sont indissociables. J’y ajouterais l’esthétique également.

Comment choisissez-vous les projets ? Comment les clients vous sollicitent-ils ?
Il faut que le projet suscite une émotion. Les clients viennent à nous généralement par bouche à oreille.

Quels sont les architectes et/ou les designers qui vous inspirent ou que vous appréciez particulièrement ?
Je dirais que ce sont les artistes, les voyages et les rencontres qui m’inspirent le plus.

Parmi mes préférences : Les designers Jamie Hayon et les frères Bouroullec qui sont de vrais artistes. 

Les architectes Herzog et Demeuron et Shigeru Ban pour leur sens accru du détail.
Anish Kapoor pour la profondeur de ses œuvres. 

Le peintre Alekos Fassianos pour sa si parfaite illustration de la Grèce.

À quoi ressemble une journée type pour Hélène Paoli ?
Mes journées commencent toujours, sauf réunion de chantier matinale, par une parenthèse personnelle dans un de mes trois cafés préférés du quartier. Je lis mes mails perso, navigue un peu sur Instagram, lis la presse du jour. Ensuite je retrouve mon équipe à l’agence, je fais le point sur les projets en cours et les détails qu’il faut mettre au point. Puis j’entreprends une séance de réponses de mail.

Un client, un partenaire, une amie ou mon équipe, l’heure du déjeuner est un moment privilégié pour échanger et garder le contact. Deux jours par semaine, c’est également le moment de faire une heure de pilâtes ou renforcement musculaire. L’après-midi est consacré à la conception. À 18h quand tout le monde est parti, heure plus favorable à la concentration, je me dédie à l’élaboration des propositions d’honoraires ou de factures. Le plus souvent je pars du bureau vers 20h même si tous les matins je me dis : « demain je rentre plus tôt ».

Y a-t-il un projet que vous rêveriez de dessiner ?
Un hôtel, même plus que cela : une maison de retraite. Je suis affolée de voir les lieux dans lesquels nos ainés terminent leur vie.

Comment et où vous voyez-vous dans 10 ans ?
En Grèce, entourée d’oliviers face à la Méditerranée.